Du Mont Des Géants

Du Mont Des Géants Mastiff

Mastiff

le couchage, l'espace vital...

le couchage, l'espace vital...



Le mastiff est un chien lourd, il est important de lui fournir un couchage confortable . Matelas bébé "réformé" ou matelas "anti escarre " sont des options économiques si vous ne voulez pas investir dans un grand coussin en animalerie.

Recouvrez le d'un drap ou d'une couverture que vous pourrez changer régulièrement.



Concernant l'espace vital, je partage ici un très bon article de CYNOCONSULT:

 









*** LA PAIX ENTRE MES CHIENS ET LEUR BIEN-ÊTRE SONT-ILS POSSIBLES ET PÉRENNES ? ***




Cette question est celle de l’entente des chiens domestiques lorsqu’ils sont contraints de vivre ensemble dans un même foyer. Les termes sont choisis et seront expliqués. Sur un milliard de chiens vivants sur cette planète, seulement 15 % sont domestiques. Tous les autres sont des chiens de village, de rue, des chiens parias, libres ou chiens féraux (retournés à l’état sauvage).




Pour bien connaître le chien domestique (ses besoins, ses modes de vie) et pour comprendre pourquoi la cohabitation de plusieurs individus dans la même famille est parfois difficile et finit souvent par mal tourner, il me semble fondamental d’en apprendre davantage sur les chiens libres de l’homme.




La question ici n’est pas d’obtenir des solutions « clef en main » pour que des chiens qui ne s’entendent plus, s’apprécient de nouveau. Le salut serait plutôt de comprendre pourquoi souvent, cette cohabitation ne pouvait durer dans le temps sans chavirer et faire tomber l’humain dans des extrémités visant à tout contrôler.




>>> LE SYSTÈME DU CHIEN LIBRE


Comme l’explique le professeur Raymond Coppinger et comme j’ai pu moi-même le constater lors d’un voyage dans les montagnes monténégrines, le chien de village n’est pas un animal de meute. La cohabitation observée avec l’homme est lointaine et continue. Ce dernier n’impose aucune restriction de mouvement, d’espace ou de choix à ces chiens qui ne vivent pas ensemble. Ces chiens libres restent dépendants du « village de rattachement » dans le sens où ils se servent de manière très individualiste dans les restes de nourriture déversés par les villageois. Au moment de se nourrir, on voit bien qu’il n’existe entre ces chiens aucune coopération telle qu’elle est observée chez les loups. Le système du chien n’est pas familial. Le chien ne vit pas en meute. Il vit pour lui-même et non pour la meute. La meute est un système qui lui est totalement méconnu mais que l’homme s’obstine depuis toujours à lui coller sur le dos. Il serait un jour souhaitable de cesser de faire disparaître le chien dans un système qui annihile son individualité et génère des frictions. Il faut l’accepter : le chien est opportuniste et individualiste, pas le loup.




La meute chez le loup a un sens précis : la famille. Elle est composée des parents et de la fratrie. Il s’agit d’un système protecteur dans lequel le père nourrit les petits comme la mère. Les frères et sœurs plus âgés aident les parents et restent placés sous leur autorité tant qu’ils se maintiennent dans la meute. Il ne s’agit pas de s’empresser d’y voir l’expression d’une dominance accrue mais juste une hiérarchie basée sur l’autorité parentale. Pour le chien, ce système hiérarchique familial a autant de sens que le mandarin pour nous. Le chien s’accouple avec la femelle et disparaît aussitôt de sa vie. La femelle l’aura évidemment (si elle en a la possibilité) choisi elle-même. Dans la réalité de la chienne domestique, l’homme décidera pour elle d’avoir des chiots ou pas (elle sera stérilisée). Il lui imposera un mâle qu’il aura choisi et, au cas où elle le refuserait, l’insémination sera toujours envisageable.




>>> L’ESPACE DU CHIEN LIBRE


J’ai vu des dizaines de chiens aux gabarits différents. Mâles, femelles, tous non stérilisés (évidemment) cohabitaient pacifiquement. Quelques frictions sont observables au moment de la curée alimentaire mais elles cessent rapidement. Chacun repart vite dans son coin manger son repas tranquillement. Personne ne partage. L’espace est vaste, dégagé et autorise les chiens à ne pas se croiser tout en se voyant. Et s’ils se croisent, la décision leur appartient. C’est cette absence totale de surpopulation qui garantit la paix entre tous ces chiens aux personnalités, gabarits et croisements si différents. Chaque chien, aussi social qu’il soit, dispose d’un « espace solitaire » (terme utilisée par Coppinger) où il se retire la plupart du temps.




>>> DANS LE QUOTIDIEN DU CHIEN DOMESTIQUE


- Pas assez d’espace


Lorsque je réalise l’analyse systémique d’un groupe de chiens frictionnels logés au même endroit, je suis toujours face au même constat. Trois, quatre, cinq chiens et parfois plus, se retrouvent à devoir partager un espace bien trop étroit. Il y a surpopulation. Plus il y a de chiens dans un espace donné, plus il y aura d’interactions. Et plus il y a d’interactions, plus le risque de frictions augmente.




Je vois régulièrement des familles novices vivre avec des chiens de grande ou très grande taille, de gros gabarit, des chiens sportifs ou courant, des animaux aux besoins d’espace inéluctables et surtout, avec de grands besoins d’espace solitaire. Or, à aucun moment ce besoin éthologique n’a été pris en compte dans le projet familial d’adopter plusieurs chiens. Pourtant, l’exigence de l’espace est incontournable. Plus il y aura d’individus, plus l’espace devra s’élargir. Dans la nature, en liberté, dans les rues ou les villages, dans les forêts, pas de bagarre car peu de rencontres. L’humain n’est pas là pour imposer que tout le monde vive dans la joie et la bonne humeur sous le même toit avec parfois, supplément de chats et d’enfants.




En réalité, très peu de gens jouissent de l’espace et des infrastructures nécessaires à l’accueil d’autant de chiens et au maintien de la paix sociale et du bien-être. L’espace s’appréciera toujours en fonction des races présentes et de la personnalité des chiens. Mais croyez-moi en général, les chiens en manquent cruellement. Et dans la mesure où l’on ne pourra jamais forcer la bonne entente entre deux individus sociaux et émotifs, si les lieux ne favorisent pas la distance et la solitude, c’est la bagarre assurée à cause du phénomène de sensibilisation. Alors, c’est en général ici que l’on commence à tomber dans le besoin de contrôle d’une situation qui en fait, nous échappait dès le départ.




- Trop de hiérarchie


On l’a expliqué plus haut : Le chien ne vit pas en meute et ce n’est pas un animal hiérarchique. Vouloir expliquer par la hiérarchie que des individus souffrant de promiscuité se bagarrent de plus en plus, c’est rejeter la faute sur eux plutôt que sur nous-mêmes. Alors, comme si l’absence de possibilité de s’isoler n’était pas suffisant, dans la plupart des foyers on imposera au système des règles ne reposant sur aucun fondement éthologique : la hiérarchisation et la dominance. Comme les croyances sont farfelues, elles vont, comme toutes les certitudes erronées, altérer le fonctionnement naturel du système. Nos croyances erronées parasitent nos chiens (que nous élevons selon NOS croyances).




Entendu en étude :


- « Comme elle est arrivée en premier, c’est la dominante de la meute et donc, elle est servie avant tout le monde ». Jusqu’au jour où l’un des chiens décide que la tyrannie a assez duré et agresse brutalement la vieille chienne qui, habituée à manger tranquillement, n’a même pas eu le temps de réagir et reste traumatisée.


- « Comme il est arrivé le dernier, c’est le dominé de la meute. Il est souvent harcelé par les autres. ». Jusqu’au jour où ce pauvre chien victime du laxisme de ses humains devient adulte, se rebelle et provoque une bagarre générale.




Dans ces deux cas, le retour en arrière est impossible. Autant dire qu’il vaut mieux prévenir que guérir. Mais à aucun moment l’humain ne se demande si peut-être, il n’aurait pas créé lui-même les problèmes en instaurant des règles totalement injustes entre des animaux obligés de vivre dans un espace trop restreint.




- Trop d’interventionnisme et de contrôle


L’homme du 21ème siècle veut beaucoup de chiens, beaucoup de chiens différents, beaucoup de chiens différents dans la maison. Mais il veut aussi des chats et des enfants, le tout sans aucun problème, sans friction, sans accepter l’évidence qu’avoir cinq chiens sera bien plus difficile à gérer qu’en avoir un seul. Alors, assez logiquement, l’homme moderne entre dans des comportements de contrôle et d’interventionnisme dont l’éthique reste très discutable.




Cas d’étude : Quatre Kangals (un mâle et trois femelles) vivent au même endroit (bien trop exigu). Le Kangal est un chien gigantesque dont les besoins le placent sur des territoires immenses. La personne qui les encadre fait de la reproduction à très petite échelle et n’a pas du tout les connaissances qu’elle pense avoir. Toute l’éducation et les habitudes de vie de ses chiens sont basées sur la croyance hiérarchique et une méconnaissance totale de l’éthologie canine. La plus âgée (Hawa-6 ans) est évidemment pour elle la femelle dominante. Sans grande surprise, vu l’éducation reçue et le renforcement qui va avec, elle se montre tyrannique. Elle a eu une portée avec Kasim (5 ans) dont on a gardé une femelle (Meryem-3 ans). Mère et fille s’entendent à merveille. Il y a enfin la jeune Asli (3 ans) adoptée d’un autre élevage à l’âge de 4 mois. Or, Asli n’a jamais eu ses chaleurs. Compte tenu de l’absence d’espace et de l’ambiance tendue dans le système, la nature (qui est bien faite) préfère mettre Asli en anoestrus. Jusque-là tout se passait plutôt bien grâce à mère-nature. Comme beaucoup d’animaux captifs en surpopulation, Asli ne se reproduit pas. D’autant qu’elle est harcelée par la matrone Hawa a qui l’on a enseigné qu’elle a tous les droits. Mais Madame veut absolument une portée d’Asli. « Ce que Homme veut, Dieu le veut » : On la met sous traitement hormonal pour provoquer les chaleurs. Et c’est la bérézina. Comme Hawa devient ingérable de colère, elle est stérilisée. Quelques jours après, elle est brutalement attaquée par sa propre fille.




Les plus obtus diront que si tout ce beau monde avait été stérilisé dès le départ, aucun problème ne serait survenu. C’est prendre le problème à l’envers. La question n’est pas celle de la fécondité mais bel et bien celle de l’espace que l’on offre aux chiens, de l’interventionnisme humain, de ce besoin d’exiger tout et son contraire et des croyances limitantes qu’il s’impose. Aujourd’hui, Hawa et Meryem vivent séparées dans des chenils. Elles ne supportent plus et sortent à tour de rôle. La brusque modification hormonale due à la stérilisation a eu raison de leur belle relation. Asli a dû être replacée ailleurs. Si ces chiennes avaient été libres, Asli aurait mis les voiles d’elle-même, Hawa n’aurait pas été parasitée par une si mauvaise éducation et Meryem n’aurait jamais attaquée sa mère qui aurait conservé ses hormones sexuelles.




>>> LE CHIEN EST-IL ADAPTÉ AUX CONDITIONS QUE NOUS LUI IMPOSONS ?


La question est centrale. Elle est dérangeante mais nous devons nous la poser. Si la réponse était positive, les troubles ne surviendraient jamais et la profession de comportementaliste n’aurait pas pris un tel essor. Les troubles comportementaux ne sont que la traduction d’un manque. Les troubles comportementaux sont des comportements adaptatifs. Et pour le cas précis de la coexistence des chiens, c’est l’espace, le besoin de distance et l’absence totale de choix qui leur font défaut. Pour s’adapter, le chien va fuguer hors de chez lui, se bagarrer avec les chiens de son foyer, vouloir monopoliser les ressources que la surpopulation rend précieuses, etc.




Le chien domestique cohabite avec nous. Nous décidons à sa place de tous les aspects de sa vie : les interactions avec ses congénères extérieurs au groupe social (quand il en a), les sorties à l’extérieur du foyer (parfois systématiquement attaché et en milieu urbain), les repas (dont la nature est très souvent inadaptée), le moment des repas, le droit ou non de se reproduire, l’obligation de se reproduire (insémination des femelles), l’incapacité définitive à se reproduire (stérilisation), le lieu de vie, le lieu de repos, etc. Lorsqu’on y regarde de plus près, c’est la définition même de la captivité. Et lorsqu’un animal est captif et en surnombre, il le vit mal.




Je sais qu’en lisant cet article, bon nombre d’entre vous se diront « c’est bien beau mais quelle solution avons-nous ? ». La vérité c’est que des solutions toutes faites, il n’en existe aucune. La réalité c’est que lorsque le comportementaliste est appelé pour une crise dans un groupe, son travail consistera souvent à prendre le temps d’expliquer aux humains les raisons qui poussent des chiens qui ont toujours vécu ensemble à ne plus vouloir se croiser. Dans la plupart des cas, c’est le replacement qui sera conseillé. Il est en effet rare que la situation s’améliore entre eux.




Par contre, lorsque je suis appelée en amont d’une crise, quand la famille n’a pas attendu qu’elle survienne pour être conseillée, voici les conseils généraux que je peux lui donner :


- Séparez souvent vos chiens et offrez-leur le moyen de trouver de l’oxygène, de la distance, de l’espace.


- Ne lésinez pas sur les infrastructures à mettre en place à l’extérieur (chenils individuels performants, couverts et confortables accommodés d’une niche placée dedans, de couvertures, de vieux fauteuils, etc.). Chaque chien a son chez-soi avec ses affaires personnelles, ce qui ne l’empêche pas d’avoir une vie dans la maison avec sa famille humaine et ses compagnons-chiens.


- Trouvez du temps pour vous promener avec vos chiens séparément. Vous créerez ainsi du lien avec chacun d’entre eux et ne laisserez pas le système vous dépasser. Cela ne vous empêche pas de vous promener tous ensemble évidemment.


- Ne confondez pas égalité et équité. Les chiens ont besoin d’équité, pas d’égalité. Je connais des chiens dont certains dorment dans les chambres et d’autres en bas dans le canapé. J’en connais qui restent en bas dans leur panier (tout seul) pendant que les autres dorment en haut. C’est équitable parce que ce sont les chiens eux-mêmes qui ont choisi leur lieu de repos, en fonction de leurs besoins. L’égalité obstinée des humains est une source de problèmes. Je connais des chiens à qui l’on donne un os d’occupation tandis que l’on fait rentrer celui qui n’aime pas mastiquer et préfère jouir d’un temps de câlins avec son humain.


- Séparez drastiquement vos chiens avant de les nourrir. Ne préparez pas les repas devant eux. Quand les gamelles arrivent, les chiens sont déjà dans leur chenil ou dans des pièces distinctes.


- Démultipliez les ressources (os, jouets, friandises, fauteuils, coussins, etc.) de sorte qu’aucun des chiens ne ressentira le besoin de les protéger ou faites-les carrément disparaître des lieux communs pour les regrouper dans les chenils ou pièces individuel(le)s.


- Abandonnez toute idée de dominance et de hiérarchie. Elles se retourneront contre vous. Éduquez vos chiens dans la bienveillance, la patience et le calme opérants.


- Autant que faire se peut, offrez du choix et de la décision. Ils n’ont plus la liberté d’aller-venir. Laissons-leur de temps à autre le pouvoir de décider des directions en promenade, de choisir l’endroit où dormir, où manger, de prendre des initiatives en général.


- Etc.




Pour terminer cet article, je me souviens de cette étude réalisée en visioconférence avec une personne vivant à La Réunion. Elle avait « sauvé de la rue » une chienne errante d’environ trois ans. La chienne venait régulièrement quémander de la nourriture dans le jardin (qu’elle obtenait toujours). La dame avait fini par la faire rentrer chez elle. Un jour, elle décide de la garder. La porte se referme. La cohabitation avec son propre chien devient tellement ingérable que la personne veut mes conseils pour apprendre à cette chienne (qu’elle aime beaucoup) à mieux se comporter. Elle ne comprend pas pourquoi elle attaque son chien alors qu’elle venait souvent jouer avec lui.




Factuellement nous avons :


- Une chienne errante (et donc libre) d’environ trois ans.


- Une chienne qui, lorsqu’elle est recueillie, ne montre aucun amaigrissement et aucune blessure de bagarre de sorte que tout porte à croire qu’elle est non seulement débrouillarde mais sociable.


- Une chienne errante de trois ans, débrouillarde et sociable qui soudain se retrouve enfermée, puis stérilisée.




Du point de vue de cette chienne, a-t-elle été recueillie ou est-elle séquestrée et soumise à des conditions inadaptées ? Si je pose cette question, c’est qu’elle est cruciale et nous renvoie au début de cet article lorsque je proposais, pour comprendre pourquoi nos chiens domestiques ne s’entendent pas toujours entre eux, d’étudier le comportement des chiens « à l’état de nature ».




Je ne dis pas que ces chiens doivent être laissés libres. Il est des endroits sur cette planète où c’est toutefois encore envisageable. Mais dans la plupart des cas, ces chiens errants auront besoin d’être réhabilités doucement, avec indulgence. La surpopulation est la dernière chose dont ils ont besoin.




Je pense que le cas de cette chienne, comme tant d’autres, nous montre que les chiens ne sont pas toujours faits pour vivre de la manière dont nous aimerions beaucoup qu’ils vivent. Le chien est social oui, mais bien plus solitaire qu’on ne le croit. Peut-être alors que le salut réside moins dans l’espérance de changer le chien que dans le fait de se montrer raisonnable et de ne pas céder à la tentation de la surenchère. N’adoptons pas autant de chiens si nous n’avons pas les moyens financiers et logistiques de mettre en place l’infrastructure nécessaire à la paix sociale et au bien-être. Inéluctablement, arrivera le moment où la situation nous dépassera.




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Audrey VENTURA


Comportement - Éducation - Conseil


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Valenciennes